Les commerçants du marché de Nkembo, dans le 2e arrondissement de Libreville n’en reviennent toujours pas. Une des leurs congénères, Ramatou Lahi Hossou, 30 ans, exerçant à l’annexe du marché a toujours été en collaboration avec un marabout depuis le Bénin.
Voulant à tout prix se faire un chiffre d’affaires élevé, elle n’hésitait pas à jeter de mauvais sorts à ses congénères et surtout ceux avec qui elle était en conflit. Il suffisait d’une petite querelle avec elle pour que le nom de sa protagoniste se retrouve dans un temple du vaudou au Benin. Le scandale a éclaté le 6 janvier, dans le bureau d’un responsable du marché.
C’est une autre commerçante MSL qui a découvert le pot-aux-roses, via le téléphone portable de la trentenaire, deux jours plus tôt. Alors que MSL était profondément endormie dans son box, elle a été tirée de son sommeil par la visite d’une cliente dont elle s’était occupée la veille. Celle-ci lui a remis un téléphone mobile qu’elle lui a dit avoir emporté par erreur. Un peu dans les vaps et sans trop lui poser des questions, la commerçante a réceptionné l’appareil.
Ce n’est que plusieurs minutes après le départ de la cliente que MSL, déjà complètement réveillée, a réalisé qu’elle a pris un téléphone qui ne lui appartenait pas. Tout d’abord, elle s’est dit que le portable était à sa congénère la plus proche, mais, après y avoir réfléchi, elle s’est dit que celui-ci ne pouvait pas être sa propriété. L’intéressée était absente depuis la veille. De peur qu’on ne la taxe de voleuse, elle s’est décidée à retrouver le véritable propriétaire.
DECOUVERTE. Tout d’abord, avec ce téléphone, elle a appelé le sien pour vérifier si, le numéro y était répertorié. Mais en vain. Elle s’est ensuite rendue chez le vendeur de téléphones portables le plus proche pour savoir s’il reconnaissait l’outil. Mais là encore, aucun succès. Avant de se résoudre à aller de box en box, elle s’est dit qu’une visite dans le répertoire et la messagerie lui permettrait de résoudre ce mystère. C’est là qu’elle est tombée sur une liste de noms dont le sien, envoyé à un numéro au Bénin. La liste comprenait les noms de plusieurs autres commerçantes et celui d’un des contrôleurs.
Quoique ne comprenant pas déjà de quoi il en retournait, MSL était traversée par un horrible soupçon. La commerçante était tellement déboussolée qu’elle a arrêté ses recherches. Cependant, voulant absolument comprendre, elle a fait part de sa découverte à une de ses congénères dont le nom figurait aussi sur la liste. C’est cette dernière qui a identifié le mobile comme étant celui de Ramatou Lahi Hossou. Perdues, les deux femmes ont convenu de garder le silence.
AVEUX. Cependant le lendemain, MSL a reçu la visite d’une de ses congénères qui lui a confié qu’elle n’avait pas trouvé le sommeil et qu’il fallait qu’elle sache ce qui se cache derrière cette liste de noms envoyée «au pays». Après avoir joint un des contrôleurs, notamment celui dont le nom figurait sur la liste, elles se sont résignées à attendre jusqu’à demain compte tenu du fait que ce dernier n’était pas disponible.
Entre temps, Ramatou Lahi Hossou prévenue par le vendeur de téléphone que le sien se trouvait avec MSL, lui a rendu une petite visite pour récupérer sa propriété. Mais cette dernière a nié l’avoir. Sans preuve, la prétendue féticheuse est retournée bredouille.
Le lendemain, convoquée dans le bureau du gérant du marché, Ramatou Lahi Hossou a, devant quelques concernés par la liste, qui l’accusaient d’être une envoûteuse et de tous les noms d’oiseaux, a nié tous les faits qui lui étaient reprochés. Même devant l’insistance du gérant qui lui a demandé d’appeler ce numéro devant tous, afin de faire taire les ragots, elle a refusé. Mais alors qu’ils en discutaient, le contact du Bénin a appelé la commerçante qui a été sommé de répondre et de communiqué sur haut-parleur.
Bien que s’exprimt dans sa langue maternelle, à peine avait-elle raccroché que MSL a bondit sur elle. Une altercation s’en est suivie. Les esprits calmés, MSL a expliqué qu’elle avait suivi toute la conversation. L’interlocuteur se plaignait des menaces qu’il avait subits récemment par rapport aux noms que la commerçante lui avait envoyés, lui signifiant au passage qu’il ne voulait aucun problème.
Des paroles dans lesquelles MSL s’est reconnu. C’est elle qui, la veille avait communiqué le numéro de l’interlocuteur à ses parents au Bénin qui eux, avaient promis s’en occuper. Ils l’auraient menacé.
Après ça, Ramatou Lahi Hossou n’a eu d’autre choix que d’avouer. C’est depuis 2014 qu’elle jette de mauvais sorts à ses paires. Elle ne ratait aucune raison pour envoyer le nom et les recommandations fermes au marabout.
Nombreux ont reconnu avoir contracté des maux inexplicables ou s’être retrouvées empêtrées dans une situation des plus inconfortable, après un accrochage avec elle.
Depuis lors, Ramatou Lahi Hossou est persona non grata à l’annexe du marché. Son box est clos. Elle erre dans le marché principal, telle une âme en peine. Non content de ses agissements et ne voulant pas avoir des remords, son époux l’a congédiée dès qu’il ses agissements dignes d’un esprit fielleux.
( À lire dans FAITS DIVERS de ce vendredi)