Archives mensuelles : décembre 2015

TRAIN DE VIE ET PARC AUTOMOBILE EXTRAVAGANTS D’ALFRED EDMOND NZIENGUI MADOUNGOU

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TOUT est gargantuesque chez cet homme décrit comme un arriviste. Il a le même plaisir prométhéen que les rois de jouer avec les humeurs de la foule. Alfred Edmond Nziengui Madoungou, le conseiller politique d’Ali Bongo Ondimba,  se considère comme le roi de Massango, une communauté ethnique qu’on retrouve dans les provinces de la Ngounié et de l’Ogooué-Lolo.

Il tient les cadres de sa région dans le creux de sa main, grâce à sa proximité avec Maixant Accrombessi, le distributeur de strapontins au sommet de l’Etat. Tel un gladiateur romain, il débarque souvent dans son fief politique de Mimongo à bord des véhicules rutilants et entouré d’impressionnants gardes du corps, tous des jeunes dévoués à sa personne, qui organisent souvent des bains de foule pour le magnifier. Muni d’un chapeau en raphia et d’un chasse-mouches,  il arrive à Mimongo au son des klaxons.

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Très souvent, il fait un tour de ville pour marquer sa présence dans son fief politique où il est plus craint que respecté. Chaque mètre, des petits groupes de badauds viennent grossir le fleuve de supporteurs. La population l’accompagne, dans un climat survolté pour ses réunions politiques au cours desquelles il fait des éloges dithyrambiques du pouvoir en place, non sans distribuer des billets de banque.

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Alfred Edmond Nziengui Madoungou dispose d’un impressionnant parc automobile qui fait pâlir de jalousie même les ministres de la République. Il n’a pas moins de 100 véhicules. Son parking est si encombré qu’il est obligé de faire garder certains véhicules  dans des stations-services ou chez des proches.

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Lui qui ne peine pas à se procurer les dernières marques en vogues cadeaute souvent des véhicules à des proches. C’est ce qu’il fit avec son Hummer toutes options de couleur rouge. Après une mission funambulesque à Mouila en novembre 2013, il le donna à l’ancien patron de l’île franche de Mandji, décédé quelques mois plus tard dans un accident de la circulation aux portes de Fougamou, le chef-lieu du département de Tsamba-Magotsi.

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AVENIR POLITIQUE. V MAD, comme aiment à l’appeler ses intimes, dispose également de plusieurs biens immobiliers au Gabon et à l’étranger. Il a une impressionnante villa à Mimongo, une autre à Mouila et deux autres à Libreville et dans la commune d’Akanda. L’année dernière, il a acheté un appartement au 53, Avenue de Paris 91150 Etampes, en France.

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Lui qui fait florès se promène souvent avec une grosse mallette remplie de billets de banque et n’hésite pas à claquer des fortunes pour des prunes. Un jour, il fit venir le chanteur congolais Fally Ipoupa au Gabon pour chanter à l’occasion de son anniversaire à domicile.

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Pourtant, son avenir politique pourrait se jouer un jour dans la salle d’audience d’une cour criminelle, lui qui est soupçonné de plusieurs crimes contre l’humanité. A l’heure de s’expliquer, osera-t-il brandir un chasse-mouche  pour mieux ressembler au roi qu’il croit être ? Saura-t-il faire rire les juges et les faire pleurer, comme il tient sous son charme le domptable petit peuple de Mimongo    ?

IL ÉTAIT L’ AMANT DE LA CHIENNE DU VOISIN

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UN homme d’une trentaine d’années, prénommé Olivier, soudeur de son état, entretenait des rapports sexuels avec la chienne de son voisin au pk12 derrière la pharmacie, dans le 3e arrondissement de la commune de Ntoum. Le scandale a éclaté le dimanche 6 décembre dernier lorsqu’André, le propriétaire de l’animal, l’a surpris en flagrant délit de zoophilie pour la deuxième fois consécutive.

Le trentenaire, visiblement gêné aux entournures, est passé aux aveux. Selon le maître de la chienne, l’affaire remonterait à huit mois. Pendant qu’il dormait profondément, il avait été réveillé par le bruit de son animal domestique. Intrigué, il s’était levé pour aller s’enquérir de la situation. Comme d’habitude, il avait lorgné par le trou sur la pièce où se trouvait la bête.

A sa grande surprise, il avait aperçu le dos d’un homme sur sa chienne. Par mesure de sécurité, il s’est emparé d’une machette  avant de sortir. Il s’est rendu compte que c’était son voisin Olivier qui se prenait une partie de plaisir avec son animal domestique. Surpris par la présence d’André, il a sauté de peur et s’est retrouvé plus d’un mètre de lui. Son corps emperlait de sueur. Il portait un préservatif sur son pénis.

André qui craignait d’essuyer les foudres de sa communauté camerounaise avait trouvé mieux de régler le problème à l’amiable, demandant à son compatriote d’arrêter une telle pratique à même de jeter l’opprobre sur sa personne. Ce jour-là, il lui avait fait le reproche d’avoir fait partir sa femme et son enfant. Lui, qui pensait bien faire en gardant le secret, a été surpris de voir son voisin récidiver.

La nuit du dernier acte, l’animal poussait des cris singuliers. Le premier reflex d’André a été de se lever pour lorgner sur le trou qui lui donne sur sa terrasse. Il a aperçu son compatriote  en train de faire de faire des rapports sexuels à sa chienne. Piqué au vif, il a voulu sortir pour aller asséner un coup de machette au zoophile. A ce moment, il a butté sur une bouteille cassable qui se trouvait près de sa porte.

ACTE DEGUELATOIRE. Le bruit produit par le récipient cylindrique a alerté le violeur de la chienne. Il a détalé.  Résolu à lui faire payer son entêtement à assouvir les rapports sexuels avec sa bête, André poursuivi le fugitif jusqu’à la pharmacie. Mais il a réussi à slalomer entre les maisons avant d’y disparaître. Après la course-poursuite improductive, le maître de l’animal est retourné très remonté chez lui.

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La nuit  portant conseil, il a décidé de laisser toute la latitude à son bailleur en sa qualité de sage de régler le problème qu’il voyait déjà sur un angle mystique. Ce dernier a fait appel au soudeur le lendemain pour lui demander s’il se reconnaissait dans les accusations portées contre lui par le  propriétaire de la chienne.

Sans sourciller, Olivier est passé aux aveux, reconnaissant avoir eu des rapports sexuels à plusieurs reprises avec l’animal domestique de son voisin. Cet aveu a sonné comme un coup de boutoir pour Daniel Aboghé, le bailleur de deux hommes en bisbille. Dégoûté par la pratique du soudeur, il l’a sommé de libérer immédiatement la pièce de sa maison qu’il louait.

Le zoophile s’est finalement  dans la rue. André a promis solliciter le service d’un maître spirituel pour tenter de décrypter la pratique entretenue par son compatriote. Depuis lors, l’affaire défraie la chronique au PK12 où chacun va de son commentaire pour tenter d’expliquer cet acte dégueulatoire.  
  

L’EMPOISONNEUR EN SÉRIE DE FOUGAMOU DÉCÉDÉ EN PRISON

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CASIMIR RICHARD NZIGOU, 57 ans, l’homme qui empoisonnait ses semblables à Fougamou, le chef-lieu du département de Tsamba-Magotsi, dans la province de la Ngounié (sud du Gabon) est décédé dernier à la prison centrale de Mouila où il était en détention préventive.

Quelque temps plus tôt, le quinquagénaire avait tenté de s’évader alors qu’il interné à l’infirmerie. Selon une source proche du milieu carcéral, il avait été rattrapé quelques temps plus tard par les agents de la garde pénitentiaire qui lui auraient par la suite infligé une correction. Il est finalement décédé quelques temps plus tard.

Casimir Richard Nzigou était en prison depuis le 6 juin, jour au cours duquel il avait été déféré par le parquet de Mouila pour avoir  tenté d’empoisonner l’un de ses amis avec qui il était en train de partager un verre de vin à Bongaville, un quartier de la commune de Fougamou. Ce jour-là, il était 19h lorsque le quinquagénaire avait voulu attenter à la vie de son ami, qui s’était momentanément pour aller se soulager derrière le bistrot.

Casimir Richard Nzigou avait introduit du poison dans le verre de vin resté sur la table. Mais un autre client, qui avait suivi son geste malveillant, avait demandé au propriétaire du verre de ne pas consommer le reste du vin, le prévenant que son compagnon y avait mis du poison pendant qu’il se trouvait derrière le bar.

Cuisiné, le quinquagénaire a nié en bloc toutes les accusations portées contre lui. Mais c’est sans compter avec la détermination des autres clients du bistrot, qui lui avaient demandé de consommer en premier la boisson à l’origine du différent pour mieux réfuter les allégations portées contre lui. Mais Casimir Richard Nzigou y avait opposé un refus catégorique.

Toute chose qui a suscité des interrogations. Il s’en est suivi un tollé. Certains clients avaient même voulu mettre fin à ses jours. Mais d’autres clients s’y étaient opposés, préférant livrer l’empoisonneur à la brigade de gendarmerie de la localité.

DANGER PUBLIC. Placé en garde à vue, il avait été déféré devant le tribunal de première instance de Mouila. Au terme de son audition, le parquet de la République avait jugé utile de le garder sous main de justice. Lors de l’enquête préliminaire, il avait avoué avoir utilisé le foie de la panthère pour tenter d’éliminer son compagnon, relevant que ce n’était pas son premier acte criminel.

Il avait déclaré avoir commencé sa série d’empoisonnement depuis plusieurs années alors qu’il était agent à la Garde républicaine (GR). Le quinquagénaire aurait tué près d’une vingtaine de personnes, essentiellement issues de la province de la Ngounié et du Moyen-Ogooué.

Parmi les nombreuses victimes ayant subies l’instinct bestial de Casimir Richard Nzigou, deux identité circulaient dans la ville. Il s’agissait d’un certain Massandé, un jeune homme du village Bilengui, qui travaillait sur le bac assurant la traversée de la Ngounié à Sindara, à une trentaine de kilomètres de Fougamou. Le second fut un percepteur en service dans la localité.

Il utilisait deux sortes de poison. Le foie de la panthère ainsi que des feuilles et des écorces d’un arbre fruitier. Il introduisait les substances nocives dans la nourriture ou dans le vin de ses cibles. Il utilisait le foie de la panthère pour tuer les personnes qu’il voulait voir mourir dans l’immédiat. Le cocktail des feuilles et des écorces était destiné à ceux qu’il souhaitait voir souffrir longtemps avant de rendre l’âme. Après la fabrication du cocktail mortel, il le laissait en foret pour mieux se fermenter.

A l’annonce du décès de Casimir Richard Nzigou, nombreux sont ceux qui se sont souvenus de ce 4 juin où il avait été arrêté après la tentative d’empoisonnement. « Ce qui lui ai arrivée n’est que le résultat de ses actes criminels », a conclu un habitant de Fougamou, visiblement soulagé d’être débarrassé d’un danger public.

ILS TUENT LEUR COMPAGNON LORS DU PARTAGE DU CHANVRE

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LE corps sans vie de Joessrid Mabicka Mboyi a été retrouvé le 27 novembre à la nuit tombée,  gisant sur la voie ferré au niveau de Nkoltang, à 30 km de Libreville. La victime avait été tabassée à mort par ses bourreaux, qui ont ensuite transporté son corps sur les rails pour simuler un accident de train.

Les responsables de cet acte odieux ont déjà appréhendés. Il s’agit de: Hughes Gaël Moudounga, 27 ans, et Christian Ndongo, 35 ans, respectivement ami et cousin de la victime.

Joessrid Mabicka Mboyi avait passé la journée accompagné de ses deux compères de toujours,  son ami et son cousin. Tous les trois ont passé le temps à faire la tournée de grands duc à Nkoltang et ses environs. Pour mettre un peu de piment à la soirée, ils ont entrepris de s’acheter du chanvre. Pour ce faire, la victime a sorti 1 000F CFA tandis que les deux autres sortaient 500F CFA chacun.

Joessrid Mabicka Mboyi s’est porté volontaire pour effectuer la commission, donnant rendez-vous à ses compères à l’endroit où ils se retrouvent habituellement pour fumer, à un kilomètre du petit marché des rails, à l’abri des regards. Il a d’ailleurs été le premier à arriver sur les lieux.

Une fois Hughes Gaël Moudounga et Christian Ndongo sur place, ils ont accusé leur compère de les avoir floués. Pour eux, la quantité que leur présentait le commissionnaire ne correspondait pas à la somme qu’ils avaient cotisée. Des faits récusés par Joessrid Mabicka Mboyi.

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Mettant fin au débat qui les opposait, Hughes Gaël Moudounga s’est emparé du chanvre. Geste avec lequel Christian Ndongo n’a pas été d’accord. «Dis à ton frère de sortir le chanvre qu’il a caché si tu veux que je rende ce que moi j’ai pris. Comme ça, on se partagera équitablement», aurait lancé Hughes à ce dernier.

SIGNES DE VIOLENCE. Aussitôt Christian s’en est pris à son cousin afin qu’il lui donne le chanvre caché. Vu que sa volonté n’était pas faite, il a fini par s’emporter, avant de lui assener le premier coup de poings. Hughes à son tour s’est mêlé à l’altercation.  Les deux compères ont pris à partie Joessrid Mabicka Mboyi. Ils lui ont assené des coups de poings, de pieds et même de chevrons jusqu’à ce que mort s’en suive.

Réalisant qu’ils avaient commis l’irréparable, les deux amis ont transporté le corps de leur compagnon pour faire croire qu’il avait été tué dans un accident de train. Malheureusement pour eux, c’est la draisine qui a emprunté les rails avant le train transporteur. Après avoir déplacé le corps, le conducteur a alerté la brigade ferroviaire.

Cette entité a, à son tour, prévenu la brigade de Setrag, qui a par la suitedonné l’information à la brigade de Nkoltang. Celle-ci s’est aussitôt dépêchée sur les lieux de la découverte macabre. Vu l’état du macchabé, les agents ont compris qu’il s’agissait d’un assassinat. Le corps présentait des signes de violence sur tout le corps. Il était également fracturé un peu partout. On dénombre également plusieurs entailles dont au visage, à la nuque et au milieu de la tête.

Les gendarmes n’ont pas tardé à démasquer les auteurs de ce crime. Il a juste suffit qu’ils suivent la piste des dernières personnes à avoir vu Joessrid Mabicka Mboyi vivant. Une fois tous les deux dans les locaux de la brigade, Hughes Gaël Moudounga a été le premier à passer aux aveux.

Après leur garde-à-vue, Hughes Gaël Moudounga et Christian Ndongo ont été déférés devant le parquet de la République mardi dernier et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.

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A lire dans FAITS DIVERS de demain
  

LA TRÉSORIÈRE DU PASTEUR DAVID-ELYSÉE MAPAKOU SUR LE POINT D’ALLER LE RETROUVER EN CÔTE D’IVOIRE

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GABON24 – PARIS, LE 9 DÉCEMBRE 2015 – Chimène Katoucha Kanimoute, la trésorière du pasteur du patron de Bâtisseur des richesses (BR Sarl), David-Elysée Mapakou, en fuite, s’apprête aller retrouver ce dernier à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Selon une source digne de foi, la complice du véreux homme de Dieu pourrait quitter Libreville dans les prochaines heures pour être à l’abri des ennuis judiciaires auxquels sont en butte son compagnon.

Ce dernier avait pris la fuite après avoir grugé les abonnés de sa société de micro finance qu’il avait créée à sa sortie de prison en 2012. Il lui est reproché d’avoir mis le grappin sur la coquette somme de 13 milliards de F CFA issue des versements des clients éparpillés sur l’ensemble du territoire national.

D’après la source, Chimène Katoucha Kanimoute est le bras droit du pasteur David-Elysée Mapakou. C’est elle qui gère les finances de l’église et paie les honoraires des pasteurs. Il se pourrait qu’elle soit en possession d’une partie de l’argent de BR Sarl qui a disparu des caisses de la société.

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A en croire une autre source, la jeune femme n’a jamais travaillé, mais elle vit dans un luxe fou. Elle ne louerait pas des maisons en deça de 300 mille F CFA. D’où proviennent les moyens qui lui permettent de mener un tel train de vie ? La justice devait s’y intéresser avant qu’elle ne quitte le territoire national.

Sa fuite imminente n’est pas fortuite. Elle pourrait avoir été mandatée par son acolyte pour aller lui remettre les fonds en sa possession, David-Elysée Mapakou ayant quitté précipitamment le Gabon sans avoir eu le temps de prendre toutes les dispositions nécessaires.

LÉON PAUL NGOULAKIA SE CONCERTE AVEC LES NOTABLES DU HAUT-OGOOUÉ

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GABON24 – PARIS, LE 9 DÉCEMBRE 2015 –
L’ANCIEN directeur général de la Caisse de stabilisation (Caistab), Léon-Paul Ngoulakia, était le week-end dernier dans le Haut-Ogooué, sa province d’origine.

Le frère aîné de l’actuel président de la République, Ali Bongo Ondimba, est allé expliquer aux notables de la région les raisons de sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir, il y a plus de deux mois.

M. Ngoulakia a justifié sa défection par la mauvaise gouvernance du pays par son cadet et son cénacle, composé essentiellement de profito-situationnistes. Il a déclaré s’être désolidarisé d’Ali Bongo Ondimba devant la mauvaise direction qu’il fait prendre au pays.

Pour M.Ngoulakia, sa démission est un acte de dédouanement moral. Son geste, a-t-il relevé, était chargé de sens. Car, a-t-il renchéri, le Haut-Ogooué a toujours comme la province qui soutient aveuglement ke régime qui maintient le pays aux antipodes du progrès.

LETTRE AU MINISTRE DE LA JUSTICE

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Monsieur le ministre,

Comme tous les Gabonais attachés à leur pays, je m’inquiète  de vos projets de loi capillotractés, qui touchent non seulement au respect des libertés individuelles, mais au sens que nous entendons conférer à la construction du vivre ensemble dans notre pays. C’est la raison pour laquelle je vous écris aujourd’hui. « Quand on coupe le tibia, la cuisse s’en inquiète», m’expliquait mon grand-père.

Dans les ordonnances portant sur la réforme de la Justice et du code pénal que vous avez inspirées et qui ont été annulées par la Cour constitutionnelle, un régime d’exception se profile assez nettement dans notre pays. Ce régime vise à légaliser des moyens exceptionnels de conquête et de conservation du pouvoir en les faisant accepter par l’opinion publique. Ce sont des manœuvres dignes de gouvernants aux abois et en quête de survie politique. Mon aïeul disait: « L’homme qui se noie s’accroche à tout; même à un serpent.»

Le régime dominant que vous voulez instaurer le biais du fameux article 425 du code pénal serait celui d’une défiance qui ne serait plus simplement destinée à lutter contre la xénophobie, puisqu’il s’agit – selon le texte de prévenir des atteintes contre la cohésion sociale et la discrimination. Ce n’est pas en procédant de la sorte que vous va amènerez les Gabonais à accepter d’être dirigés par des personnes qui n’ont ni attache avec la patrie ni avec nos ancêtres. Mon grand-père disait: « Le chien qu’on amène de force à la chasse n’attrape pas le gibier.»

Les critères de dangerosité s’étendent ici au point de devenir très flous, en créant un risque de grave de perte de l’identité nationale, voire d’apatriation. L’urgence de l’adoption de la loi sur la xénophobie était très suspecte. Elle renvoyait à un besoin personnel du président de la République de taire les ambigüités sur son état civil. « C’est le voleur de miel qui a les doigts cachés derrière le dos », m’expliquait mon grand-père.

Pourtant, il existe des textes réprimant les discriminations. La seule différence était que votre fameuse loi devait permettre au pouvoir exécutif de devenir purement autocratique quant à la décision de promouvoir des expatriés dans les domaines de souveraineté. Vous êtes en train de brader le pays à cause de votre égoïsme rampant. Ce sont des choses à ne pas faire même si vous êtes empégué par les friandises du pouvoir. Mon aïeul disait : « Quel que soit le goût du repas, n’avale pas ta langue. »

Votre fameuse loi devait légitimer certaines pratiques illégales du pouvoir. Or, ces pratiques ne concerneront pas seulement l’actuel gouvernement, mais tous ceux qui pourront arriver au pouvoir après l’élection présidentielle de 2016. Il y a de quoi trembler. Brader l’identité nationale à un tel degré serait une erreur très lourde de conséquences. Si vous ne souffriez pas de la myopie politique, vous auriez dû vous en rendre compte. « La poule qui a les yeux ne mange pas la graine d’arachide pourrie », observait mon papy.

Etait-il nécessaire de vouloir adopter une telle loi dans un pays où  l’immigration a dépassé le seuil tolérable et qui demeure le lieu des flux migratoire ? Avez-vous pensé aux dérives que son application pourrait entrainer sous des régimes politiques moins scrupuleux ? Vous avez un champ de vision aussi réduite que l’idée que vous vous faites de la République. Cela prouve à suffisance que vous n’êtes pas à la hauteur de votre tâche. Mon grand-père disait: « Si tu entends dire que la pipe courte, c’est que celui qui doit la fumer est de petite taille. »

Si  vous instituez la  répression, vous entraverez la libération des imaginaires sociaux dont toute société démocratique a besoin pour se redéfinir sans cesse. Ce qui constituerait ni plus ni moins une hérésie à l’heure où les citoyens sont sommés de faire preuve de sens de responsabilité et de discernement. Ceux qui vous ont suggéré une telle ordonnance vous ont rendu un mauvais
service parce que son annulation par la Cour constitutionnelle est votre échec personnel. « Le vin de maïs nuit à celui qui le boit et non celui qui le prépare », m’expliquait encore mon aïeul.

A nous donc de nous interroger sur le pays que nous voulons continuer de bâtir, en fonction de quelles valeurs. La valeur de progrès social qui fut jadis portées par nos ancêtres, devrait plus que jamais nous servir de critère pour nous permettre de conserver un juste équilibre entre le besoin de sécurité dont toute société civile a besoin et l’aspiration à la liberté, que chaque citoyen devrait pouvoir éprouver au plus intime de lui-même. Il est nécessaire de préserver nos valeurs ataviques et de marcher dans le sillage de nos devanciers. Mon papy me faisait remarquer que « les chameaux suivent les traces de ceux qui les précèdent. »

Monsieur le ministre, il est essentiel de prendre la mesure des conséquences induites par le divorce entre les gouvernants.  Le monde attend du Gabon une tout autre politique judiciaire à même d’en faire un véritable état de droit souhaité par tous les justiciables. C’est pathétique de constater que vous voulez transformer la Justice en bras armé de votre régime en décri. Venant de vous, je n’en suis pas étonné. « Si tu donnes un livre à une chèvre, il en fait un gros tas d’excréments », disait mon grand-père.

Jonas MOULENDA

( A lire dans ÉCHOS DU NORD de ce lundi)