LE DG DE LA CAISTABUTILISE L’ARGENT DU CONTRIBUABLE POUR ACHETER DES VÉHICULES À SES PROCHES

Parachuté à la tête la Caisse de stabilisation ( Caistab), Ismaël Ondias Souna est un mafieux émergent.
Le bonhomme utilise l’argent de cette entité pour achter des véhicules à ses proches. Son aide-camp, sa femme, sa belle-mère et tutti quanti ont déjà bénéficié de ses largesses .

De olus, son parc automobile ne cesse de croître. Il aurait déjà acheté trois Toyota VX, en sus de cinq autres véhicules rutilants.

Depuis qu’il a été bombardé DG de la Caistab, IsmaëlOndias Souna caracole dans le zèle et l’arrogance. Il snobe ses  collaborateurs, qui le regardent de guingois avec sa cigare. 
La question que tout le monde se pose est celle de savoir ce qui a guidé Ali Bongo et Régis Immongault à choisir un garnement pour diriger une entité aussi sérieuse que la Caistab.

URGENT: LE CLAN BONGO SUR LE POINT DE SOMMER MBORANTSUO DE PROCLAMER ALI BONGO ÉLU

Une rencontre regroupant, autour d’Ali Bongo,  le patron  du service de renseignement, Frédéric Bongo, le chef d’état-major de la Garde républicaine  ( GR), le Général Grégoire Kouna, le commandant en chef de la gendarmerie, le Général Jean Ekoua, l’oncle maternel  du dictateur, Jean-Boniface Assélé, Hervé Patrick Opiangah, Ali Akbar Onanga et tutti quanti vient de se tenir à Libreville.
A l’issue de cette réunion de crise, le clan Bongo a décidé de se rendre dans les prochaines heures chez la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mboratsouo, pour la sommer de proclamer Ali Bongo vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août dernier. 

Selon une source proche de la présidence de la République, cette démarche procède de la volonté des membres de la famille Bongo de se maintenir au pouvoir.   » Ils ont décidé d’aller faire pression à  Mme Mborantsuo.  Ils disent que peu importe le nombre de morts que le pays enregistrera à la suite de l’inévitable soulèvement populaire consécutif à la validation du coup d’état électoral, » a expliqué la source. 

 » Ils ont dit que même s’il y a 2 000 morts, le calme finira par revenir dans le pays et les Gabonais finiront par s’y résigner, » a renchéri la source, précisant que le clan Bongo redoute les représailles en cas de perte du pouvoir au profit de l’opposition. Ce soir que les membres du clan mafieux débarqueront au domicile de Marie-Madeleine Mborantsuo pour lui faire pression.

Cette décision intervient alors que la Cour constitutionnelle a commencé de passer au crible le recours introduit par le candidat unique de l’opposition, Jean Ping, le vrai vainqueur du scrutin. La communauté internationale a demandé le recomptage des voix. Une option qui gêne considérablement les Bongo, persuadés de la trappe tendue à leur cheval.

LOUIS-GASTON MAYILA ET D’AUTRES OPPOSANTS EMPÊCHÉS DE QUITTER LE TERRITOIRE GABONAIS  

LE président de l’Union pour la Nouvelle République ( UPNR), Me Louis-Gaston Mayila, ne peut pas rallier de sitôt la France où il est attendu pour des soins médicaux et ainsi qu’un rendez-vous professionnel. 

Selon une source digne de foi, l’opposant au régime d’Ali Bongo serait interdit de quitter le territoire national jusqu’à nouvel ordre.  D’après la source,  cette mesure concerne tous les leaders de l’opposition gabonaise.

 » C’est une décision de la présidence de la République gabonaise. Le parquet de Libreville n’a rien à voir ça, » a expliqué la source, précisant qu’aucun des leaders de l’opposition ne fait l’objet des poursuites judiciaires justifiant une telle mesure.

A en croire une autre source, il a été signifié à Louis-Gaston Mayila qu’il ne peut pas quitter le Gabon au motif qu’il fomenterait un coup d’état contre Ali Bongo. « Il est quasiment assigné à résidence surveillée.  Le pouvoir cherche un motif pour l’arrêter, » a relevé la source.

En début de semaine, l’opposant Michel Ogoundou Loundah a aussi été empêché de quitter Libreville, alors qu’il était attendu à Paris. C’est à l’aéroport international Léon Mba qu’il a été éconduit.

LES ESCADRONS DE  LA MORT FONT RAGE 

Libreville et Port-Gentil se vautrent dans l’horreur. Les escadrons de la mort à la solde d’Ali Bongo continuent d’y massacrer des civils.

Selon des témoignages concordants, les barbouzes du dictateur gabonais auraient tué au moins quatre personnes à Derrière-la-prison, un quartier du 1er arrondissement de Libreville. 

D’après la source, militaires et milices aux ordres d’Ali Bongo ont utilisé des armes lourdes pour y opérer.  » Il y avait un hélicoptère et des chars. Les soldats avaient des fusils de type Kalachnikov, » a confié un riverain.

Ce nouveau massacre vient alourdir le bilan des violences postélectorales.  Depuis le début de celle-ci, lundi dernier, plusieurs centaines de personnes ont déjà été exterminées par les chevaliers de la mort recrutés par le despote gabonais. 

LE GABON À FEU ET À SANG !

Bitam : Enlèvement de Jean Michel Edou Sima par la gendarmerie vers une destination inconnue. 

Assaut de la gendarmerie par la population qui prend les armes

Combat violent à Bitam

Lambaréné: Le Pont est brûlé pour empêcher les renforts de rentrer. Combat en cours

POG: Combat extrêmement intense, usage d’acide pour disperser les foules, plusieurs dizaines de morts

LBV: Gendarmerie du PK9 prise d’assaut, les armes sont saisies par la population. Cité Damas et Mindoumbe en feu, combat à Ndzeng Ayong et Démocratie, plusieurs morts. Toujours sans nouvelle de Bertrand Zibi enlevé durant l’assaut du QG de campagne

Mitzic: Combat entre les forces de l’ordre et la population. Nombreux blessés

Franceville: Manifestation des populations refusant de servir de bouc-émissaire à Ali Bongo

Koulamoutou: peu d’information mais affrontement rapportés.

URGENT : AU MOINS 50 MORTS À LIBREVILLE ET PORT-GENTIL 


Les forces de sécurité et de defense ainsi que les milices à la solde du dictateur Ali Bongo sont en train de massacrer des civils à Libreville et Port-Gentil.

Selon des témoignages concordants, au moins 50 personnes seraient déjà tombées sous les balles des chevaliers de la mort.  » Il y a des morts partout. Sur le boulevard triomphal, les bérets rouges ont tiré à balles réelles sur des civils. Deux personnes sont mortes sur-le -champ, » a rapporté un habitant de Libreville, la voix sanglotante.


Même scénario macabre à Port-Gentil, à Port-Gentil, la capitale économique. L’armée, la police, la gendarmerie et les milices tirent sur des manifestants qui s’insurgent contre le hold-up électoral perpetré par Ali Bongo.  » La prise a été cassée. Des gens qui s’empressaient à rentrer chez eux ont été refroidies par des hommes en armes, » a confié un fonctionnaire en service au gouvernorat de Port-Gentil. 

Le Gab0n s’embrase. Des villes de l’intérieur entrent progressivement dans la danse. Les habitants d’Oyem (nord) et de Mouila (sud) sont à leur tour montés au créneau pour s’élever contre le coup de force d’Ali Bongo. 


A Libreville, plusieurs édifices publics ont déjà été reduits en cendres par des des populations fulminant de colère. Ce qu’on craignait est final arrivé: le hold-up électoral d’Ali Bongo plonge le Gabon dans le chaos. 

ALI BONGO FAIT COUPER LE SIGNAL DE RTN ET DE TV+

Les téléspectateurs de RTN et TV+ plus viennent d’être privées des émissions de RTN et de TV+, deux chaînes de télévision privées. Et pour cause, Ali Bongo a envoyé ses sbires saboter les installations électriques de deux médias et couper le signal.

Selon une source autorisée, les faits se seraient passés peu après minuit, pendant que les deux chaînes de télévision publiaient les premières tendances de l’élection présidentielle à la faveur des plateaux spéciaux. Les journalistes se sont subito presto retrouvés dans le noir.

C’est pour bien organiser son hold-up électoral que le despote a dépêché ses sbires saboter les installations des deux chaînes de télévision.  Celles-ci sont très suivies par le peuple. Les plateaux spéciaux de la nuit électorale avaient déjà valu aux journalistes les congratulations des téléspectateurs.

LE SOUVENIR VIVACE DES MASSACRES DE PORT-GENTIL 

 LES habitants de Port-Gentil retiennent leur souffle.  Ils ont encore en mémoire les violences post-électorales de Port-Gentil de septembre 2009. L’importation récente par le gouvernement de tout un arsenal d’armement militaire, dissimulé dans des conteneurs charriés au nouveau port par le navire  SCL Akwaba, est venue réveiller triste souvenir.

De fait, il est difficile de ne pas penser que le pouvoir a préparé un génocide pour imposer de nouveau Ali Bongo à la tête de l’Etat. Dans la capitale économique, nombreux sont d’ailleurs ceux qui pensent que les massacres  de 2009 comportent une dimension de crimes contre l’humanité. Les gens, expliquent-ils, étaient refroidis par balles en plein jour, dans la rue ou devant leurs maisons, de manière à traumatiser les rescapés et décourager toutes velléités contestataires.  

Ainsi, un certain Aimé Mbadinga, la trentaine environ, fils de feu Patrice Boulingui, ancien fonctionnaire et notable de Tchibang, profession chauffeur, fut tué vendredi 4 septembre au quartier Balise par des militaires circulant en voiture dans le sens quartier chic-Balise, vers 18 heures 30. Certains militaires portaient une cagoule et d’autres un béret noir. Le corps récupéré par la famille avait été transféré à Tchibanga le vendredi 11 septembre pour inhumation. 
MORGUES SATUREES. Un jeune homme de 18 ans, Thierry Ndongo Mombo, fils du notable Urbain Ndongo, avait reçu une balle qui lui a transpercé le thorax, dans la nuit du 4 au 5 septembre sur la route de Ntchengué, face à l’école de feu de Total Gabon, au lieu dit PG 1, alors qu’il se trouvait au bord de la route en compagnie d’autres jeunes gens. Un de ses compagnons, à l’aide d’une brouette, avait tenté de le conduire au Centre hospitalier régional de Ntchèngué situé à quelques centaines de mètres de là.

 Mais le jeune homme a rendu l’âme quelques heures plus tard. Les parents alertés, ont eu du mal à trouver un lieu pour la conservation du corps de leur enfant.  Toutes les morgues de la ville étaient saturées. « Je n’ai plus assez de place. La morgue de l’ancien hôpital central c’est plein. Ici, j’en ai déjà 16 et celui-ci, où dois-je le mettre ?», avait déclaré l’employé de la morgue de l’hôpital de Ntchengué.  C’est après  d’âpres tractations qu’il avait finalement accepté de prendre le corps du jeune Ndongo, le dix-septième enregistré dans la structure. 

Un homme d’une trentaine d’années, Jean-Marie Bilongha, sans emploi, domicilié au quartier Bac Aviation, fut abattu par des militaires circulant à vive allure dans le quartier à bord de leur véhicule. Son corps criblé de balle fut retrouvé gisant dans une mare de sang sur le bas-côté. Tout comme une adolescente de 16 ans, Ursule KOUMBA, refroidie par balle au passage d’un autre camion rempli de militaires. 

Mus par un instinct bestial inouï, ces derniers ont accentué la liste des victimes de façon exponentielle. Ainsi, un sourd-muet, Christian Onanga,  fut abattu le vendredi 4 septembre vers 19 heures, par une balle de militaire circulant à vive allure au quartier Mini prix, alors qu’il tentait de traverser la chaussée. Il fut inhumé par sa famille, le samedi 18 septembre. 

Un jeune homme de 26 ans, Martial Owane, avait reçu des balles tirées par deux hommes armés en civil, le 21 septembre vers 17 heures à l’entrée de la Laverie Moderne au quartier Sud. Son décès fut constaté à 19 heures au CHR de Ntchèngué. Le parquet de Port-Gentil avait argué de la légitime défense face à un évadé de prison qui aurait agressé le policier. Ce qui était faux. 

UN SEUL POLICIER A ABATTU HUIT PERSONNES ! La victime avait purgé sa peine et avait été libérée au mois de juin 2009. Lorsque le 21 septembre 2009, il fut interpellé, reconnaissant le policier qui l’avait fait incarcérer précédemment, il avait tenté de fuir ; c’est alors que l’agent de la Police Judiciaire lui avait tiré trois balles dans le dos. La famille du jeune Owane, conduite par sa mère, s’était rendue le mardi 22 septembre vers 18 heures pour exiger qu’on lui permette d’inhumer elle-même le corps de son enfant que la P.J. voudrait enterrer clandestinement. Le même policier à l’origine de la bavure, avait, lui seul, tué huit personnes pendant les violences post-émeutes post-électorales.

Outre ces cas clairement identifiés, des sources dignes de foi et le témoignage du responsable du cimetière de Ntchèngué avaient évoqué le nombre probable de 57 décès. Il faut ajouter à ces morts ceux largués par hélicoptère et ceux embarqués dans les pirogues et ramenés dans les villages par peur des représailles brandies par le pouvoir. La difficulté de les recenser vient du fait qu’un climat de terreur règne à Port Gentil autour de ces morts. 

Des menaces de mort furent proférées sur quiconque donnerait des informations au sujet des personnes mortes des suites des fusillades des journées d’émeutes. Pourtant des endroits bien précis semblaient propices pour cette expertise indispensable : les morgues du Centre Hospitalier Régional de Ntchèngué et celle de l’ancien hôpital central, gérées respectivement par les sociétés des pompes funèbres CASEPGA et GABOSEP. Mais leurs responsables s’étaient murés dans une attitude mutique par peur des représailles. 

La morgue du CHR de Ntchèngué est l’établissement où semble être passé le plus grand nombre de corps. Mais le directeur régional de Santé de l’époque, Madame Sefou, avait menacé de licenciement les médecins ou tout personnel qui livrerait des informations concernant le nombre de morts liés aux évènements. Elle avait également retiré certificats médicaux, déclarations de décès ainsi que les dossiers médicaux de ces morts. 

CHARNIER. Un agent de CASEPGA avait indiqué que 18 corps de personnes tuées par balles ont séjourné dans cet établissement entre le 4 et le 7 septembre 2009, date à laquelle interdiction leur a été notifiée de recevoir ces corps. Le nombre des victimes des violences postélectorales de Port-Gentil, minoré à dessein par le gouvernement, était donc beaucoup plus élevé. « Le gouvernement avait avancé le chiffre de trois morts seulement. L’armée ne pouvait pas tirer pendant quatre jours et ne tuer de trois personnes », relève un marin en service à Port-Gentil au moment des faits. 

Outre ces cas de tueries, plus de 300 personnes avaient été arrêtées. Seule une quarantaine fut présentée au tribunal de Port-Gentil. Où sont passées les autres ? Les autorités ont prétendu qu’elles avaient été transférées au pénitencier de Franceville, après la destruction de la prison centrale de Port-Gentil lors des émeutes. De nombreuses familles sont jusqu’à ce jour sans nouvelles de leurs proches. Le silence s’éternisant, elles ont conclu à leur élimination physique.  

Des sources concordantes ont d’ailleurs fait état de l’existence d’un charnier aux confins de Ntchengué. L’implantation d’une base militaire a été perçue comme un contre-feu. « C’est pour que les personnes qui font l’extraction de sable dans la zone ne puissent pas découvrir le charnier que  les autorités ont implanté une base militaire après les violences postélectorales. Cette base n’y existait pas. La zone n’était pas occupée. Avec l’agrandissement de la ville, le risque était grand de voir des riverains faire la découverte du fameux charnier », a expliqué une autorité municipale de Port-Gentil.

LES DERNIERS JOURS DE LA GALAXIE BONGO AU POUVOIR 

A mesure qu’approche l’élection présidentielle du 27 août prochain, une certaine panique semble s’emparer de la famille qui dirige le Gabon depuis 50 ans et ses acolytes. La candidature unique de l’opposition a douché leurs espoirs de se maintenir à la tête du pays. De jour comme de nuit, ils échafaudent tous les scénarios possibles. Voyage au cœur d’un clan gagné par la peur de l’après-pouvoir.

L’INQUIETUDE gagne du terrain au sein de la galaxie présidentielle. Celle-ci semble  vivre un cauchemar à l’approche de l’élection présidentielle. Ali Bongo et ses collaborateurs craignent leur chute imminente et des règlements de compte pour les crimes économiques et de sang dont ils se sont rendus coupables tout au long de leur règne. 

Dans les cercles du pouvoir, on refuse de commenter les derniers développements de l’actualité, à savoir la candidature unique de l’opposition. Nombreux sont préoccupés par leur devenir. Selon une source proche de l’entourage du président, sa famille notamment est devenue insomniaque. Sa mère adoptive, Joséphine Kama, aurait fait une hausse de tension à l’annonce de la candidature unique de l’opposition. 

D’après une autre source, la famille Bongo soupçonne les autorités françaises et certains présidents africains de soutenir en tapinois l’opposition pour la faire partir du pouvoir. « A l’annonce de la candidature unique de l’opposition, le président et ses proches ont conclu que c’était un schéma tracé par la France et certains présidents de la sous-région », explique un collaborateur du chef de l’État.
 Sentant sa chute prochaine, Ali Bongo aurait déjà trouvé un point de chute au Qatar où il a acquis deux somptueuses villas. Par ailleurs, presque tous ses proches collaborateurs ont déjà envoyé leurs familles respectives à l’étranger pour les mettre à l’abri d’éventuelles représailles. Pendant ce temps, Libreville s’est vidée d’une grande partie de sa population, laquelle craint des violences électorales.

REVOLTE GENERALISEE. L’air est si grave qu’Ali Bongo ne passe plus la nuit en province pendant sa tournée de campagne électorale. Lorsqu’il regagne Libreville le soir, il convoque certains membres de son gouvernement et quelques conseillers. Il les informe que la situation échappe à tout contrôle et qu’il perdra l’élection. Les rapports qui lui parviennent des services de sécurité font état d’une révolte généralisée dans le pays s’il tente un passage en force comme en 2009. 

Ces derniers temps, ils consultent beaucoup le ministre de la Défense, Mathias Otounga Ossibadjo, le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet ainsi que les chefs de différents corps dont le commandant en chef de la gendarmerie, le Général Jean Ekoua, et celui de la Garde républicaine, le Général Grégoire Kouna. Il leur fait part de ses inquiétudes suite à la dégaine. Certains, effarés, acquiescent dans un premier temps avant de se rebiffer. « Ça ira, Monsieur le Président. On se battra jusqu’au bout », tentent-ils de le persuader.

Ils le rassurent qu’il peut compter sur l’armée et les milices recrutées à la veille de l’élection présidentielle. Ils veulent organiser le maquis. Ils échafaudent le plan visant à mettre le pays à feu et à sang. Mais les militaires ne semblent pas disposés à exécuter ce scénario. Les hommes gardiens de la société promettent de fraterniser avec les citoyens pour sauver le pays d’une catastrophe programmée par la galaxie présidentielle. D’où les appréhensions d’Ali Bongo. 

Ce dernier serait contraint de se doper pour vaincre sa pusillanimité et éviter une attaque cardiaque.  Pendant les entrevues avec ses piliers, son sonne toujours, rapporte un officier supérieur. Mais il ne veut plus prendre certaines personnes dont sa mère adoptive, Joséphine Kama, et son oncle adoptif, Jean-Boniface Assélé. Le frère et la sœur sont eux aussi dans la peur de l’après-pouvoir.  « Ils n’ont plus le sommeil tranquille. Ils pressentent la perte du pouvoir. C’est la panique totale », commente un proche de la famille. 

ATTENTTISME. Dans la perspective de la perte du pouvoir, Joséphine Kama a acheté une grande villa à Cuba. Sa cadette, Léa Dabany, y vivait jusqu’il y a deux semaines avant l’ouverture de la campagne électorale. C’est là-bas que la mère adoptive du président gabonais a prévu se réfugier si dernier quitte le pouvoir après l’élection du 27 août prochain. Elle a aussi ouvert deux comptes courants dont un au nom de son collaborateur, Fiacre Mpacko Ngoma, pour ses loyers de Etats-Unis et de France. 

Joséphine Kama est dans un certain attentisme. Elle a déjà fait des réservations dans une compagnie privée sud-africaine. Elle a prévu prendre l’avion par l’aéroport international de Mvengué, à Franceville, le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué (sud-est). Samedi, son frère Jean-Boniface Assélé lui a confirmé que « l’enfant est dans des sales draps. » Il envisage, lui, se rendre à Brazzaville, au Congo, avec toute sa famille. Son choix n’est pas fortuit : son épouse, Christine, est originaire de ce pays. 

LETTRE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE 

A Messieurs

 Barack Obama, Président des Etats-Unis

François Hollande, Président de la République française

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

A Mesdames

Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union européenne

Khalida Rashid Kahn, Président de la Cour pénale internationale (CPI)

Fatou Bensouda, Procureur général de la Cour pénale internationale.

Vos Excellences,

Je vous écris parce que vous êtes les garants de la paix mondiale et de la sécurité des peuples. Vous êtes les personnes vers lesquelles se tournent les regards de tous les opprimés. Vous êtes les maîtres d’un monde qui considère que vous le gouvernez et, par conséquent, représentez la solution à tout. Dans ce monde en mutation, mais qui ploie sous l’injustice, vous êtes le rempart contre la dictature. C’est pourquoi je viens vous solliciter au plus fort de la détresse du peuple gabonais. « Le chien qui est poursuivi par le buffle court se réfugier chez son maître», observait mon grand-père.

Je voudrais attirer votre attention sur la situation politique du  Gabon où la famille Bongo est au pouvoir depuis 50 ans. Les Gabonais se battent pour la démocratie et pour des élections libres et transparentes, mais les scrutins frauduleux s’accumulent. Aucune personnalité, aucune institution ou organisation n’ignore cette réalité. Malheureusement, la communauté internationale que vous représentez brille seulement par des déclarations laxistes et complaisantes. Or, celles-ci ne règlent pas le problème. « La blessure qu’on cache ne guérit pas », disait d’ailleurs mon aïeul. 

Certes, des observateurs internationaux de l’Union européenne et du National Democratic Institute sont au Gabon pour superviser l’élection présidentielle, mais ce scrutin ne présente aucune garantie d’alternance. Un processus électoral s’étudie de bout en bout, sur plusieurs mois. Les observateurs étrangers présents à Libreville ont assisté, impuissants, au contentieux pré-électoral sur le caractère anticonstitutionnel de la candidature de M. Ali Bongo. Ne connaissant pas les  manœuvres maffieuses du pouvoir, ils se feront avoir. Mon papy disait: « Seul un étranger boit de l’eau dans un étang où est mort un chien. »

Vos Excellences, le dictateur gabonais compte sur la capacité répressive de l’armée pour se maintenir au pouvoir. Depuis son accession au pouvoir par la force en 2009, l’on assiste à une totale méconnaissance des valeurs susceptibles de fonder la nation et assurer sa survie. Il a instauré un système politique mettant en avant la toute-puissance du parti au pouvoir dans le mépris absolu des autres forces politiques. Il brille par le non-respect des lois et de la Constitution de la République, embrigade l’armée nationale et s’en sert pour opprimer le peuple. « Chaque fois que le temps à fait croître un bâton, au bout du bâton, l’homme a mis la lance», disait d’ailleurs Al Mutanabbi. 

M. Ali Bongo entretient des relations plus personnelles avec certains de ses homologues que des liens d’Etat à Etat. C’est dans ce cadre qu’il a obtenu de ses alliés une milice forte de plusieurs milliers d’hommes. Cette  milice est soigneusement dispatchée dans les forces de la police et de la gendarmerie. Les fameux nervis de la dictature émergente sont sur le point de planifier des massacres à l’instigation du despote en décri. Ce dernier n’a pas l’intention de se retirer du pouvoir sans faire des dégâts. « La tortue ne meurt pas dans le feu sans éparpiller les braises », disait mon papy.

Aujourd’hui, tous les ingrédients d’une guerre civile sont réunis au Gabon. Violation des droits humains, arrestations massives des militants et des leaders de l’opposition, assassinats, insatisfaction des besoins les plus élémentaires des citoyens, montée des extrêmes de tous bords, etc. Au nom de la démocratie que vous défendez à travers le monde, tournez vos regards sur mon pays et apportez à son peuple votre soutien. C’est maintenant qu’il faut agir. Tard, il sera trop tard ! Mon grand-père disait : «  C’est lorsqu’on peut encore fermer une plaie avec un seul doigt qu’on doit la soigner. »

Vos Excellences, le Gabon et son peuple ne demandent pas que vous portiez leurs problèmes. Ils ont simplement besoin que vous soyez à leurs côtés lorsqu’ils sont en détresse. Les ratages successifs de l’alternance exposent plus que jamais le pays à une guerre civile. Le risque est là. Il est très sensible du fait de l’aveuglement politique des uns et de l’obstination d’autres à faire perdurer un système qui n’est plus en phase avec notre temps. Aussi longtemps que le Gabon sera géré par un dictateur, son peuple ne sera pas à l’abri d’un conflit fratricide. Mon papy disait : « Celui qui est encore dans la rivière n’est pas sauvé de la gueule du crocodile. »

L’enchaînement des répressions à Libreville ne peut aboutir qu’à un seul scénario où les Gabonais s’entre-tueront entre voisins, entre amis, belles-familles, collègues de travail, etc. On sait qu’un tel scénario, où les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui, est la constante de toutes les guerres civiles. Il manque très peu de choses pour que le Gabon s’enflamme. Une guerre approche donc sans tambour mais à grands pas. « On n’entend le bruit de l’arbre qui tombe, mais pas celui d’une forêt qui pousse », observait mon papé, grand écologiste de son époque. 

 Vos Excellences, n’attendez pas un nouveau Rwanda, une nouvelle situation à la libérienne, à la sierra-léonaise, à la congolaise ou à l’ivoirienne. Si vous ne faites rien aujourd’hui, ne dites pas demain que vous n’avez pas été alertés ! L’hypocrisie diplomatique en cette période  n’est pas de mise au Gabon. Vous pouvez stopper le monstre avant qu’il ne fasse des dégâts. « Si le bouc ne se soumet pas, on l’attache à un arbre », disait  mon grand-père. 

Jonas MOULENDA